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Transition au Tchad: six faits marquants depuis le décès d’Idriss Déby

Idriss Deby Itno était à la tête du Tchad depuis plus de 30 ans, des années mis à profit pour positionner son pays comme une puissance militaire dans la sous région.

Militaire de carrière et considéré comme un autocrate par certains, il était vu comme un rempart contre le terrorisme et l’instabilité dans le Sahel par ses alliés français.

Funérailles nationales

Idriss Deby Itno
Légende image,Idriss Deby Itno

Les funérailles nationales du président tchadien Idriss Déby Itno ont lieu le 23 avril à N’Djamena, la capitale, avant son inhumation dans son village d’Amdjarass, dans l’intimité familiale.

Un hommage national lui a été rendu en présence de chefs d’Etat étrangers. Un défilé militaire et un discours de son fils, le général Mahamat “Kaka” Déby Itno, étaient les moments forts de cette cérémonie.

Le général Déby a également déclaré que lui et sa famille poursuivraient l’héritage de “dialogue, pardon, paix, unité” pour lequel le défunt président était “admiré”.

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“Prise de pouvoir” du Conseil militaire de transition

Le général Mahamat Deby
Légende image,Le général Mahamat Deby

Mahamat Deby est nommé de manière controversée à la tête du Conseil militaire de transition (CMT) lors de l’annonce de la mort de son père le 20 avril.

Le CMT dissout l’Assemblée nationale de même que le gouvernement et abrogé la Constitution, avant de proclamer Mahamat Déby, président de la République pour une période de “transition” de 18 mois, au terme de laquelle la junte a promis des “élections libres et transparentes”.

Dans son premier discours à la nation, il révèle que le président de l’Assemblée nationale a renoncé à assumer ses responsabilités constitutionnelles.

Silence de la communauté international sur le coup de force du CMT

Le président français Emmanuel Macron (à gauche) et le président de la République démocratique du Congo Felix Tshisekedi (à droite) se recueillent devant le cercueil du défunt président tchadien Idriss Deby Itno lors des funérailles nationales à N'Djamena, le 23 avril 2021.
Légende image,Le président français Emmanuel Macron (à gauche) et le président de la République démocratique du Congo Felix Tshisekedi (à droite) se recueillent devant le cercueil du défunt président tchadien Idriss Deby Itno lors des funérailles nationales à N’Djamena, le 23 avril 2021.

Aux lendemains de la “prise du pouvoir” par le CMT, de plus en plus de voix s’élèvent pour dénoncer un coup de force militaire.

L’opposition et la société civile parlent de “coup d’Etat institutionnel” et dénoncent ce qui leur apparait comme une façon de perpétuer une “dynastie” après 30 ans de pouvoir d’Idriss Déby Itno. Mais en dehors du pays, c’est l’omerta. Point de condamnation de ce que beaucoup considèrent comme un coup de force.

La France qui avait fermement condamné le coup d’Etat au Mali et réclamé la restitution du pouvoir aux civil indique sobrement cette fois ci avoir “pris acte” des conditions dans lesquels la transition commence, et qu’elle espère une transition pacifique vers “une gouvernance civile stable et que la transition militaire sera la plus brève possible”, selon le porte-parole du gouvernement.

Le public est venu assister à l'hommage au chef d'Etat décédé
Légende image,Le public est venu assister à l’hommage au chef d’Etat décédé

La communauté internationale semble avoir accepté l’arrivée au pouvoir du nouvel homme fort du Tchad. Beaucoup de chefs d’Etats africains ont assisté aux funérailles du maréchal Déby, et d’autres ont depuis, reçu la visite du fils Mahamat Idriss Deby.

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Manifestations à Ndjamena

Tchad

Quelques jours après la mort du président Déby, l’opposition tchadienne a manifesté à N’Djamena, la capitale du pays aux sons de sifflets et de concert de casseroles. Au moins trois personnes ont été tuées dans les heurts.

Les manifestants ont brûlé des pneus et des drapeaux français. Ils brandissaient aussi des pancartes avec les slogans ” Oui à un dialogue inclusif”, “Non à la monarchisation du pouvoir”, “Nous exigeons la dissolution du CMT, “Non au néocolonialisme français”, “Macron missionnaire de la Françafrique”.

Les organisateurs (société civile et opposition) exigeaient un retour de l’ordre constitutionnel. et dénonçaient la “partialité de la France”, accusée de soutenir une supposée succession dynastique dans leur pays.

Gouvernement de transition

Deux semaines après la mort du président tchadien Idriss Déby Itno, la junte au pouvoir, dirigée par son fils Mahamat Idriss Deby, nomme le 02 mai un gouvernement de transition pour répondre aux inquiétudes internationales et intérieures. L’équipe est composée de 40 ministres et secrétaires d’Etat.

Deux membres du parti de Saleh Kebzabo, l’un des principaux opposants au maréchal Déby, sont nommés ministre de l’Elevage et secrétaire général adjoint du gouvernement.

L'armée tchadienne est présente dans plusieurs théâtre d'opération du Sahel
Légende image,L’armée tchadienne est présente dans plusieurs théâtre d’opération du Sahel

La rébellion défaite?

L’armée tchadienne annonce le 09 mai que l’opération contre les rebelles qui mènent depuis plusieurs semaines une offensive est “finie” et que “la situation est revenue à la normale” revendiquant la victoire sur le FACT.

Une information qui sera démentie par les rebelles. Dans un message posté sur son compte Twitter, le Front pour l’alternance et la concorde au Tchad dénonce “une propagande mensongère de N’djamena” et assure que les forces rébellion sont intactes.

Les combats ont débuté le 11 avril, jour de l’élection présidentielle au cours de laquelle Idriss Déby Itno avait été réélu pour la sixième fois consécutive.

Avec BBC Afrique

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