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Mali: La fonction publique bientôt paralysée. Voici les raisons!

L’Union nationale des Travailleurs du Mali (UNTM) n’entend pas se laisser rouler dans la farine par le gouvernement Moctar Ouane sur l’application des points d’accord qu’il a signé. Un préavis de grève a été déposé lundi 26 avril allant du 24 au 28 mai avec possibilité de le transformer en grève illimitée à partir du 31 mai.

 En Janvier dernier, à l’issue d’intenses négociations, le gouvernement s’est engagé auprès de la Centrale syndicale à  mettre en œuvre le protocole d’accord signé. Pour la concrétisation des neufs points de revendications, une commission de travail avait même été créée. Un chronogramme d’application des doléances avait aussi été arrêté. Le délai est arrivé à échéance sans que le gouvernement n’honore  ses engagements. On appelle cela : de la poudre aux yeux. Pourtant, Ce comportement qualifié de gauche par les syndicalistes sera de la mer à boire pour Me Harouna Toureh, ministre du Travail et de la Fonction Publique.

Yacouba Katillé secrétaire générale de la puissante centrale syndicale du Mali et ses camarades ne vont pas par quatre chemins pour faire avaler la couleuvre au gouvernement.  L’UNTM exige la satisfaction du protocole signé.

Joint au téléphone, Abdrahamane Hinfa Touré, membre de l’UNTM confirme que son syndicat a bien déposé un préavis de grève de 5 jours allant du lundi 24 mai au vendredi 28 mai 2021.  Elle se réserve le droit  d’une continuation de la grève illimitée à partir du 31 mai.

Un membre de la centrale syndicale pointe un doigt accusateur sur le gouvernement, qui leur a menti. « On aurait aimé qu’on arrête de nous rouler dans la farine », a-t-il dit.

Anticiper et éviter la grève

Cela fait quelques jours que les nouvelles de dépôt d’un préavis de grève de l’UNTM circule à Bamako. Le Premier ministre Moctar Ouane et ses valets font comme si de rien n’était. Crispé et n’ayant jamais le sens de l’anticipation, le PM a intérêt à sortir de son sommeil pour satisfaire les accords signés surtout que cette fois-ci, il ne s’agit pas de négociations mais d’application, d’honorer les engagements pris.

Selon certains analystes, M. Ouane n’a pas voulu satisfaire les accords signés au risque de rendre mecontent les syndicats d’enseignants signataires du 15 octobre. Ceux-ci n’avaient-t-ils pas avertit le gouvernement de réagir en cas de satisfaction de l’accord UNTM-Patronat-Gouvernement. Cette réaction pourrait s’agir d’une grève des enseignants, chose que les autorités ne veulent pas entendre.

Rappelons qu’après la grève de 72 heures du 18 au 20 novembre 2020 et celle de cinq jours du 14 au 18 décembre 2020, les négociations entre l’UNTM et le gouvernement ont été menées par une commission de conciliation mise en place à cet effet. Les parties étaient parvenues à des accords contenus dans un procès-verbal de conciliation. Les parties se sont entendues sur neuf points de revendication. Le premier porte sur l’éradication des disparités dans les conditions des travailleurs par l’établissement de la justice sociale. À ce niveau, il est prévu l’octroi de primes spécifiques et indemnités selon la profession, l’emploi et les catégories de la fonction publique, en évitant les écarts que rien ne justifie, le respect de l’égalité des chances, de la non-discrimination entre les fonctionnaires par l’établissement de grilles indiciaires catégorielles par catégorie de la fonction publique, l’alignement à l’indice plafond 1382 des grilles indiciaires, dont le plafond n’atteint pas ledit indice pour compter du 1er janvier 2021.

Autre point d’accord : l’octroi du bénéfice de la prolongation des âges de départ à la retraite selon les catégories A, B2, B1 et C. Sur ce point, les parties se sont accordées à mettre en place une commission pour débattre de la situation des contractuels de l’État dans les services publics, dans les ambassades du Mali en particulier celle de Washington. Mais aussi celle des conventionnaires de l’État dès 2020 au besoin par la révision de leurs contrats intégrant cette disposition d’âge de la retraite.

Concernant l’accord sur le recrutement de 8 600 jeunes diplômés dans les fonctions publiques par an pendant cinq ans, le gouvernement s’est engagé à recruter 23 728 jeunes conformément à la prévision budgétaire 2021, à porter à la connaissance de l’UNTM, le nombre de jeunes diplômés à recruter pour le compte de l’Armée en 2021, à informer la centrale syndicale de la situation des recrutements des années 2019 et 2020.

Un autre point d’accord porte sur la normalisation de la carrière administrative des recrutés divers de l’enseignement, des catégories D-E de la fonction publique de l’État dont les perspectives d’avenir passent par la relecture corrective du décret n°051/P-RM du 10 février 2011 ainsi que l’intégration des contractuels payés sur fonds propres des hôpitaux. Ici, le gouvernement s’est engagé, entre autres, au reclassement dans les fonctions publiques en fonction des diplômes détenus par tous les jeunes anormalement utilisés dans les fonctions de conception et de direction dès le mois de janvier 2021, à l’intégration dans les fonctions publiques pour raison nationale de tous les enseignants des écoles communautaires au plus tard à l’ouverture prochaine des classes.

Les parties se sont accordées sur la relance du chemin de fer, de la Poste, l’évaluation des privatisations, des contrats et du code minier, la prise en charge sociale et économique des travailleurs victimes des conséquences de la Covid-19. Des accords ont également été trouvés sur les dossiers des compressés, des partants volontaires à la retraite, la libération des domaines fonciers de l’ORTM et de l’IER illégalement occupés.

Avec Arc en ciel

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