Journaliste et écrivain, Michel Kilo vivait exilé en France, d’où il continuait à s’opposer au régime de Damas et au clan Assad ces dernières années.
Michel Kilo, opposant historique du régime syrien, est décédé lundi 19 avril à Paris des suites du Covid-19, ont annoncé des membres de l’opposition syrienne. Journaliste et écrivain né en 1940, Michel Kilo vivait exilé en France après avoir été emprisonné en Syrie sous les Assad, père et fils.Quand les premières manifestations prodémocratie éclatent en 2011, réprimées dans le sang par Damas, l’opposant historique se rallie à la nouvelle génération de la dissidence.
« Une grande perte. Michel Kilo nous a quittés aujourd’hui après avoir été contaminé par le Covid-19 », a tweeté Nasr Hariri, un des chefs de fil de l’opposition syrienne. Michel Kilo a été un des leaders de l’éphémère printemps de Damas dans les années 2000, à l’arrivée au pouvoir de Bachar al-Assad, qui succédait à son père Hafez. Après la révolte de 2011, ce chrétien, ancien membre du parti communiste, représente le courant libéral au sein de la Coalition nationale syrienne (CNS), alors principale formation de l’opposition syrienne en exil.
« Nous sommes pris au piège de tout un tas de jeux politiques et diplomatiques raffinés », déplorait-il cette même année dans un entretien à l’Agence France-Presse. « Chaque pays impliqué dans le conflit, que ce soient les Etats-Unis, la Russie ou l’Arabie saoudite, joue sa carte syrienne. » La guerre en Syrie s’est complexifiée au fil des ans avec l’implication de puissances étrangères et une multiplication des factions armées et des groupes jihadistes. Elle a fait plus de 388 000 morts.
En France, où Michel Kilo s’était exilé, le Collectif pour une Syrie libre et démocratique et l’association Revivre ont salué la mémoire de l’opposant. Michel Kilo « plaçait l’intérêt de la Syrie au-dessus de tout le reste, n’ayant de cesse de mettre en garde la communauté internationale contre la montée de l’islamisme », rappellent-ils dans communiqué commun. De vibrants hommages ont aussi été rendus à sur les réseaux sociaux. « Tout au long de sa vie, Michel Kilo a été un opposant au régime des deux Assad », a tweeté une opposante installée au Liban, Alia Mansour. « C’est une perte et une douleur que de vous voir partir avant que vous n’assistiez à la chute du tyran. »
Avec l’AFP
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